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Les bienfaits de la musicothérapie

—L’un des (nombreux) avantages de la musicothérapie réside dans sa dimension ludique. Des éléments profonds et complexes peuvent être abordés par le jeu.

Grâce aux avancées des neurosciences, et de l’imagerie cérébrale, nous savons maintenant, que contrairement au langage, à la vision, l’ouïe (…), dans le cerveau, il n’y a pas une seule zone dédiée à la musique. En effet, lorsque nous écoutons une musique, nous faisons appel à plusieurs régions du cerveau: nous ressentons des émotions, nous visualisons des images, nous pouvons nous remémorer des souvenirs, nous activons également le cortex moteur (battue de la pulsation, danse, « chair de poule »…)...

 

Au niveau cognitif :

Pour travailler par exemple les notions de concentration et d’attention, nous pourrons utiliser des jeux centrés autour de l’écoute des instruments.Pour la mémorisation, selon les cas, travailler l’attention, la concentration et l’implication suffiront pour améliorer les capacités mnésiques. Dans d’autres cas, nous pourrons utiliser la création de jeux ou de morceaux, ou encore le chant. Concernant la prise de décision, cela pourra se travailler directement par le choix d’un instrument, d’un jeu, par la création… Ou indirectement par la direction musicale durant une improvisation par exemple.

 

Dans le cadre des démences, de manière générale, le travail et les consignes sont induits musicalement plutôt qu’énoncés verbalement. La personne démente est capable, jusqu’au dernier stade de maintenir des aptitudes, et d’en améliorer certaines. Une capacité d’apprentissage est présente, même dans un degré avancé. La musicothérapie n’est pas magique, elle ne pourra pas stopper la dégénérescence, cependant, à chaque palier, elle contribuera à maintenir le plus de capacités existantes, voire à améliorer certaines compétences.

 

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Au niveau moteur :

—Pour travailler la motricité en musicothérapie, nous utilisons le rythme, le mouvement et le geste effectué avec l’instrument et/ou les percussions corporelles.—Autrement dit, nous travaillons tout autant le « chemin » menant du cerveau au muscle, que la motricité en elle-même.

—Note : le chemin inverse est également possible. Dans le cas de la dyslexie par exemple, nous passerons par le corps et le rythme pour travailler le cognitif.

 

En rééducation fonctionnelle, nous allons donc solliciter fonctions cognitives (plasticité neuronale) et motrices. De manière schématique, lorsqu’un axe est bloqué, les neurones vont créer un nouveau chemin pour arriver à destination. Par exemple : pour une personne ayant un problème extrapyramidal comme la maladie de Parkinson, il s’avère que la démarche se fluidifie avec l’aide du rythme de la musique. Le musicothérapeute jouera donc d’un instrument en accord avec le rythme de la personne pour le ramener vers une démarche de plus en plus fluide. Le rythme sert alors de support à la rééducation de séquences de mouvements. Par les instruments le sujet pourra travailler sur la motricité fine des doigts, le contrôle du mouvement etc…

 

Au niveau émotionnel :

—Avec l’instrument ou la voix, le sujet peut travailler une émotion. Il peut apprendre :

- à la ressentir,

- à l’extérioriser,

- à la canaliser,

- à l’intégrer dans une situation,

- à lui donner un sens,

- à la faire évoluer…

—Exemple de jeu : choisir une émotion, puis les instruments adéquats, et enfin le mettre en musique. Un temps de parole est ensuite prévu, après l’improvisation pour pouvoir mettre des mots sur ce qui a été vécu.

Note: un musicothérapeute ne traite pas la parole, il l’accueille. 

 

—Exemple de situation :

Une personne hyperémotive, pour qui des évènements a priori mineurs provoquent des réactions perçues comme excessives. Les instruments et la musique seront utilisés comme médiateurs pour canaliser ces excès. Le sujet apprendra petit à petit à leur donner une direction et à les apprivoiser.

À l’inverse, une personne ne sachant pas extérioriser ses émotions apprendra, par le truchement des instruments et de la musique, à leur donner corps, et à leur permettre d’exister « en dehors ».

 

Au niveau psychosocial : 

—Au sein d’un groupe de musicothérapie, chaque personne doit s’intégrer, trouver sa place, respecter les temps de parole, s’harmoniser, interagir, créer… Par la médiation instrumentale, l’improvisation et les jeux musicaux, chacun travaille sur les différentes règles sociales et la relation à l’Autre de manière ludique.

La créativité :

Nous avons tous des ressources inexploitées. La créativité utilisée en musicothérapie permet d’aller découvrir des zones où notre potentiel est en sommeil, et de le réveiller.

—En cela, la musicothérapie est un outil merveilleux. Bien souvent, le musicothérapeute comme le patient ignorent tous deux, quel potentiel sommeille. Et les différents chemins empruntés aboutissent vers une créativité nouvelle. Le sujet découvre qu’il peut faire des choses auxquelles il n’aurait jamais pensé pouvoir accéder.

—Il arrive aussi que la personne sache où elle veut aller, mais ignore comment y accéder. Le travail du musicothérapeute consistera alors à accompagner la personne sur différents chemins, en mettant ses outils et sa créativité au service de la personne, pour l’amener à trouver elle-même sa réponse.

—La créativité est un élément essentiel à notre existence. Elle n’est pas seulement réservée aux artistes, car nous avons tous en nous la faculté d’être créatifs.

—Cela est plus évident chez les enfants. Leurs productions imaginaires et matérielles leurs permettent de comprendre leur monde extérieur comme intérieur, de dépasser leurs peurs, stress, traumatismes(…), et de se civiliser. Ils apprennent à comprendre les règles, à les intégrer…

—La créativité permet de dépasser ses limites, réaliser son potentiel. Toutes ces ressources attendent seulement d’émerger.

—Selon Guylaine Vaillancourt, « la créativité est une faculté que l’on possède tout au long de sa vie. Elle est parfois en période de dormance – car nous n’utilisons qu’un faible pourcentage de notre potentiel créateur – mais elle reste quand même intacte. Bien qu’elle apporte beaucoup de plaisir et d’accomplissement, sa fonction principale consiste toutefois à nous amener à trouver des solutions, « à se creuser les méninges » afin d’améliorer notre condition ou notre situation. Elle nous invite aussi à explorer des zones inconnues et parfois inconfortables.

Chez l’enfant et l’adolescent, les sentiers de la créativité aboutissent souvent à une hausse de l’estime et de la confiance en soi, à la valorisation et au renforcement de l’identité personnelle. »

—En musicothérapie, j’utilise souvent la création d’histoires que nous mettons ensuite en musique.

—L’avantage est que cette histoire sera crée « sur mesure » en fonction des besoins spécifiques du sujet. Nous mettons en jeu, dans le sens propre du terme, toutes sortes de difficultés rencontrées, et à travers le jeu musical, le sujet trouvera lui-même la capacité à les dépasser. Le côté ludique de la musicothérapie est particulièrement précieux et important. La création et l’imagination permettent d’aborder des situations pouvant être « lourdes / pensantes / handicapantes… » de manière ludique.

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